Les Hauts-de-France innovent avec un premier PSE régénératif

Le PSE régénératif des Hauts-de-France correspond également au Plan d'adaptation au changement climatique adopté l'année dernière par la région :  les pratiques agricoles encouragées permettront ainsi de réduire l'érosion des sols et le transfert de produits phytosanitaires et de l'azote vers les rivières.

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Couvrir le risque des agriculteurs qui s'engagent dans la transition et rémunérer les services écosystémiques rendus, en particulier sur la qualité de l'eau : tel est l'objectif de l'association Pour une agriculture du vivant et l'agence de l'eau Artois-Picardie. Les deux organisations se sont rapprochées pour mutualiser les dispositifs de financements publics et privés. Quelque 6 millions d'euros seront mobilisés sur cinq ans.

La transformation à grande échelle des pratiques agricoles – avec l'objectif de régénérer les sols et les écosystèmes tout en protégeant et en améliorant la qualité de la ressource en eau – est un enjeu désormais clair pour toutes les parties prenantes. Et cet objectif est pris à bras-le-corps par les Hauts-de-France.

Un projet présenté les 25 et 26 juin 2024

Annoncé récemment, le premier paiement pour services environnementaux (PSE) régénératif de la région sera présenté dans le cadre des Défis de l'agroécologie des Hauts-de-France, les 25 et 26 juin prochains.

Une incitation financière

Le PSE régénératif propose ainsi une incitation financière permettant de valoriser la création de services écosystémiques, une complémentarité avec les primes filières et un dispositif avec peu de contraintes administratives expliquent les deux organisations.

Le projet vise 90 débutants dans la transition et 10 pionniers

Il est ainsi dimensionné pour environ 20.000 hectares de surface agricole et 100 exploitations (90 débutants dans la transition et 10 pionniers, avec une montée en charge du nombre d'agriculteurs entre 2024 et 2025). Les participants doivent disposer d'au moins une parcelle sur le territoire concerné et d'un contrat filière rémunérateur avec au moins l'un des partenaires filières du projet.

Le plus gros projet de l'agence de l'eau Artois-Picardie

Ce PSE régénératif est doté d'un budget de 6 millions d'euros sur cinq ans – ce qui en fait, d'après la directrice générale par intérim de l'agence de l'eau Artois-Picardie, Isabelle Matykowski, « le plus gros projet agricole du programme d'intervention 2019-2024 de l'agence de l'eau Artois-Picardie sur un même territoire ».

Des indices de régénération pour conseiller les participants

Le dispositif prévoit également un volet formation continue des agriculteurs, essentiel en agroécologie pour comprendre le fonctionnement complexe du vivant. Les indices de régénération réalisés serviront de base pour le conseil technique individualisé, en parallèle de temps forts organisés pour favoriser les échanges entre pairs sur les essais et les retours d'expériences.

En effet, afin de piloter la transition des agriculteurs et de mesurer les impacts du PSE, l'évaluation initiale et la progression des agriculteurs sera basée sur 11 indicateurs issus de l'indice de régénération.

Ce système d'évaluation permet de valoriser la diversité des parcours de transition, de favoriser l'embarquement et de simplifier les démarches pour les agriculteurs en mutualisant les indicateurs avec les acteurs filières.

Entraîner un grand nombre d'agriculteurs en grandes cultures

L'ambition est de tester un nouveau dispositif pour embarquer un grand nombre d'agriculteurs en grandes cultures. C'est également une alternative aux mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC), qui rencontrent peu de succès dans ces systèmes d'exploitation, selon le communiqué.

Massifier la transition pour améliorer l'état des eaux

Ensuite, il s'agira de massifier la transition sur un territoire pour permettre l'amélioration de l'état écologique de cinq masses d'eau prioritaires (ou bassins-versants), situées en majorité dans la Somme.

Enfin, le projet permettra aussi, selon ses promoteurs, de mailler le territoire afin de créer un réseau d'agriculteurs en transition, véritable moteur d'embarquement local grâce, notamment, au partage d’expériences et aux ressources communes.

Lutter contre le dérèglement climatique

« Cela répond aux objectifs de notre ligne stratégique, le SDAGE 2022-2027, mais aussi au Plan d'adaptation au changement climatique adopté l'année dernière, car les pratiques agricoles encouragées permettent à la fois de réduire l'érosion des sols et le transfert de produits phytosanitaires et de l'azote vers les rivières, mais aussi de rendre les sols plus résilients aux excès d'eau et aux sécheresses », explique Isabelle Matykowski.

Une nouvelle logique de rémunération

Véritables dispositifs de rémunération des agriculteurs pour les services écosystémiques rendus à la société, les PSE viennent soutenir et encourager le déploiement des pratiques agroécologiques. Validés par la Commission européenne, à la suite d'une proposition française, ils s'inscrivent dans une nouvelle démarche de financement des externalités positives, qui s'appuie sur une logique de rémunération et non plus de compensation.

 

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